Flotte de véhicules : aurez-vous l’embarras du choix en 2023 ?

choix véhicules de flotte

Choisir sa flotte de véhicules est-il encore possible en 2023 ? Ou bien cette décision dépend-elle désormais de variables en grande partie dues à notre contexte économique ?

La liberté de décision n’est évidemment plus la même qu’il y a 10, 20 ou 30 ans.

Bien des éléments entrent aujourd’hui en jeu et orientent le choix des gestionnaires de parcs automobiles. Voyons ensemble lesquels…

4 éléments impactant le choix des véhicules de flotte

1. La pénurie des composants

Depuis quelques années, l’industrie automobile est en souffrance. La pénurie des matériaux entraîne un ralentissement général de la production et des retards de livraisons de plus en plus fréquents…

Les gestionnaires de parc automobiles sont donc contraints de réviser leur stratégie. Les véhicules les plus équipés et les plus personnalisés étant plus longs à produire, il n’y a guère d’autre choix que de réduire la liste des équipements.

Notez que pour des véhicules thermiques neufs, vous devrez patienter plus longtemps que pour des véhicules électrifiés. La raison ? La production de ces derniers est désormais priorisée du fait du Corporate Average Fuel Economy, couramment abrégé en CAFE, qui impose aux constructeurs de fabriquer des véhicules avec des émissions de CO2 limitées. Mais aussi en raison de la réglementation à venir… (Arrêt des ventes de véhicules thermiques d’ici 2035).

Si vous n’avez pas la capacité d’attendre plus longtemps, tournez-vous vers le marché de l’occasion, bien que cette solution ne soit pas idéale en raison des évolutions réglementaires à venir.

2. Le faible réseau de certaines marques

Hyundai, Suzuki, Honda… Certaines marques, essentiellement d’origine asiatique, disposent en France et en Europe d’un réseau de distribution moins dense que les constructeurs historiques. Dans certaines zones rurales ou périurbaines, il s’agit là d’un réel frein au choix de ces véhicules puisque l’entretien peut parfois nécessiter de parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de trouver une concession automobile apte à les réviser.

Un détail qui, par ricochet, implique une plus faible valeur de revente sur le marché particulier.

À l’inverse, les marques très populaires comme celles du constructeur Stellantis ne rencontrent pas ce problème ! C’est notamment le cas d’Alfa, dont la force commerciale provient avant tout d’un réseau très présent en France et en Europe.

3. L’inflation et l’arrivée de nouveaux acteurs étrangers

Évidemment, la pénurie des composants n’est pas le seul paramètre incitant les entreprises à changer de stratégie. L’inflation de ces dernières années a fortement impacté les prix des véhicules neufs, ce qui pousse certaines sociétés françaises à se tourner vers les marchés étrangers.

Si la qualité des Japonaises est généralement au rendez-vous, celle des véhicules chinois fait encore débat. À juste titre, puisque par le passé, certains modèles n’ont pas réussi à passer les crashs test européens.

Revirement de situation ?

Toutefois, ces dernières années ont révélé une très nette amélioration en matière de sécurité. Plusieurs modèles ont remporté avec succès les 5 étoiles du crash test réalisé par l’EURO NCAP. C’est le cas par exemple de :

  • Wey Coffee,
  • Lynk&Co 01,
  • Ou encore Nio ET7.

Des résultats qui prouvent que les constructeurs chinois ont bel et bien l’intention de conquérir le marché automobile européen et français, ce qui à terme pourrait bien impacter les choix des gestionnaires de flottes. Pour le moment, nous ne disposons pas d’assez de retours clients, ce qui empêche les ventes de ces véhicules de décoller.

4. L’obligation de mise en conformité imminente

L’électrification des flottes de véhicules n’est pas un sujet fort fort lointain… La LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) fixe comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les parcs automobiles de plus de 100 véhicules doivent donc désormais contenir une part de VFE (10% depuis le 1er juillet 2022).

L’Etat français prévoit d’augmenter progressivement ces chiffres comme suit :

  • 20% à partir de 2024.
  • 40% à partir de 2027.
  • 70% à partir de 2023.

(Source : https://www.ecologie.gouv.fr/developper-lautomobile-propre-et-voitures-electriques)

L’obligation de mise en conformité avec la réglementation impacte donc inévitablement les gestionnaires de flotte automobile dans le choix des véhicules.

Adieu véhicules thermiques et bonjour aux flottes électriques, dites “vertes” ! Un choix que l’on pourrait presque qualifier de “forcé” par la législation.

D’autant plus quand on sait que la loi Climat prévoit qu’à compter du 1er janvier 2025, seuls les véhicules répondant aux normes Euro 5 et 6 (vignette Crit’Air 1, 2 ou verte) seront autorisés à rouler dans les ZFE. Si un véhicule de flotte loué en 2023 durant 36 mois ne correspondant pas aux critères d’autorisation définis, les conséquences pour l’organisation de l’entreprise et les conducteurs ne seront pas négligeables.

Faire le bon choix en matière de flotte de véhicules : une mission de plus en plus difficile

Redéfinir les besoins

Certaines entreprises travaillent d’arrache-pied depuis des années à renvoyer la meilleure image d’elles-mêmes. Aujourd’hui, la contrainte liée à l’électrification des parcs automobiles s’ajoute à celle de la hausse des prix des véhicules neufs.

Un élément qui oblige les sociétés à reconsidérer d’autres aspects, comme :

  • La gamme des véhicules présents au sein de leur flotte,
  • l’équipement disponible,
  • ou les conditions d’accès (achat / LOA / LDD),

Parfois au détriment de leur stratégie de recrutement

Véhicules haut de gamme inaccessibles : quelles conséquences ?

Si la notion de budget est un facteur indéniable dans la prise de décisions, celle du besoin l’est tout autant ! Une BMW i3 ne présente pas les mêmes caractéristiques (options / design / couple / …) qu’une Peugeot e-208, et encore moins qu’une Dacia Spring.

L’inflation impacte toutes les gammes de véhicules, qu’il s’agisse de :

  • véhicules de luxe : Porsche, Ferrari, Lamborghini… 
  • véhicules premium : BMW, Audi…
  • véhicules standards : Peugeot, Renault, Fiat…
  • ou véhicules low-cost : Dacia, Skoda…

Or, le véhicule est un argument décisif pour l’attractivité des talents.

Faut-il craindre dans ce cas une diminution en gamme chez certaines entreprises, faute de budget suffisant, au détriment des conditions de travail ?

Si oui, quel sera l’impact sur les volumes de candidats recrutés et la réputation des marques ? Difficile à ce stade de se prononcer sur les conséquences directes de cette inflation drastique. La location reste à ce jour une solution toujours plus flexible que l’achat.

 

Une majorité de véhicules de flotte électriques déjà vendus en 2022

En 2022, les 10 voitures les plus commandées à l’échelle mondiale pour équiper des flottes étaient majoritairement électriques (selon une analyse menée par Arval spécialiste en location longue durée).

En haut du podium ?

La BMW X1 PHEV, grande favorite de cette année 2022, avec ses 23 gr d’émissions de CO2 seulement. Un succès qui s’explique en grande partie par une fiscalité avantageuse.

Elle fut suivie de près par le SUV ID.4 de Volkswagen et l’EQA de Mercedes, des SUV très prisés des sociétés pour leur praticité et leur format “compact”.

Certains véhicules thermiques figurent toujours dans le palmarès des véhicules de flotte les plus commandés en 2022, faute d’alternatives électriques suffisantes, comme la Peugeot 308 SW ou la série 1 de BMW.

Source : https://www.ccimag.be/2023/01/13/decouvrez-le-top-10-des-voitures-de-societe-les-plus-commandees-en-2022/

À quoi ressembleront les flottes de véhicules en 2023 ?

Ou devrait-on plutôt dire en 2024, au regard des délais augmentés ? À l’heure actuelle, une commande passée en janvier 2023 a de fortes chances de se voir immatriculée en fin d’année seulement. Soit un délai d’un an environ entre le passage de la commande et la réception du véhicule.

Quant à répondre à la question du nouveau visage des flottes, il est évident que la tendance observée en 2022 va se poursuivre cette année encore et même se renforcer, avec un remplacement progressif de tous les véhicules thermiques et hybrides par des véhicules 100% électriques et rechargeables au fil des mois !

Pour résumer

En matière de flottes de véhicules, les sociétés n’ont aujourd’hui guère le choix…

  • Pénurie de matériau,
  • Augmentation des délais de fabrication et des livraisons,
  • Hausse du coût des matières premières et du prix des véhicules neufs,
  • Obligations réglementaires…

Étranglées par tous ces nouveaux facteurs, les gestionnaires de flotte reviennent sur leur cahier des charges afin d’assouplir des exigences qu’ils ne peuvent désormais plus satisfaire.

Le contexte économique mondial actuel a redessiné le paysage des parcs automobiles tel que nous les connaissions… La tendance est pour l’heure au changement et au passage à l’électrique, davantage par obligation que par choix ou conviction réelle.

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